- maquignon
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• 1538; maquignon (« trafiquant ») de chevaux 1279; probablt même rad. que 2. maquereau1 ♦ Marchand de chevaux. — Marchand de bestiaux peu scrupuleux et truqueur.2 ♦ (XVIe) Fig. Négociateur ou entremetteur malhonnête. ⇒ margoulin.Synonymes :maquignonn. m.d1./d Marchand de chevaux.d2./d Fig. Personne peu scrupuleuse en affaires.⇒MAQUIGNON, -ONNE, subst.A. —Marchand de, courtier en chevaux ou bêtes de somme. Métier de maquignon; un fin maquignon; ruses, termes de maquignon; coup d'œil de/du maquignon. Criant fort, exprès, de leurs grasses voix paysannes en se donnant des claques sur l'épaule, selon l'usage des bouviers et des maquignons (BERNANOS, Joie, 1929, p. 684). Cette grande bourgeoise fit résolument l'article pour sa fille, comme un marchand d'esclaves pour sa négresse, ou un maquignon pour sa pouliche (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1267):• 1. Le marchand les étudia longtemps [les chevaux], sans parler, en bon maquignon qui sait «boutonner» sa figure; il examina les dents, chatouilla les ventres, puis demanda qu'on les fît sortir, pour les voir trotter.CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 234.— En partic., péj. Marchand de chevaux ou de bestiaux rusé et peu scrupuleux, qui cache frauduleusement les défauts de ses bêtes pour les vendre au prix fort:• 2. Ils vivent du commerce des ânes, des chevaux, et de la tonte de ces animaux. Ils sont très habiles maquignons, ils arrivent à faire d'un vieux roussin une bête fringante, au moins pendant les heures du marché.T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 116.B. —Péj. Négociateur ou entremetteur d'affaires louches ou véreuses. Synon. trafiquant, tripoteur. Maquignons du commerce, de la politique. Un maquignon d'objets d'art (...), un Bourguignon tanné, sur la face plombée duquel semblent avoir passé tous les métiers (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1185). Ils crient: À bas les Trois Ans! devant les maquignons du fer, de la dynamite et du pétrole (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 345).Rem. Le fém. est rare au sens A ou B. Maquignonnes en paillardises, Spéculant sur nos convoitises (POMMIER, Paris, 1866, p. 404). L'une [des écolières] fit la malade, l'autre vendit du café à une troisième, maquignonne, qui lui céda ensuite une vache: «Trente pistoles, bonté! Cochon qui s'en dédit!» (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 34).Prononc. et Orth.: [
], fém. [-
]. Att. ds Ac. dep. 1694 au masc. Étymol. et Hist. 1. 1280 maguignon de chevaus «marchand de chevaux» (LAURENT, Somme le roi, ms. Soissons 208, f° 23b ds GDF. Compl.); 1587 maquignon (RONSARD, Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 18, 1, p. 269, 94); 2. 1508 «marchand de chevaux peu scrupuleux et truqueur» (É. D'AMERVAL, Livre de la deablerie, éd. Ch. Fr. Ward, p. 155a); 3. 1559 «négociateur ou entremetteur malhonnête» (AMYOT, Phocion, 38 ds HUG.). Prob. issu de maquereau2 «courtier», avec substitution de suff. sous l'infl. de barguigner (FEW t. 16, p. 504). Fréq. abs. littér.: 117.
maquignon, onne [makiɲɔ̃, ɔn] n.ÉTYM. 1279, maquignon de chevaux, pris absolt 1538; probablt du même rad. que 2. maquereau.❖1 N. m. Marchand de chevaux. || Métier de maquignon (→ Gitan, cit. 1). || Discussions, querelles de maquignons.1 (…) si je voulais vendre ma mule, il connaissait un honnête maquignon qui l'achèterait.A. R. Lesage, Gil Blas, I, II.♦ Spécialt. Marchand de chevaux qui dissimule frauduleusement les défauts, les vices des animaux qu'il vend.2 Honoré connaissait toutes les ficelles du métier de maquignon, mais l'exemple de son père n'avait jamais pu le décider à maquiller une bête ou à dissimuler les imperfections d'un cheval.M. Aymé, la Jument verte, II.➪ tableau Noms de métiers.2 (1541). Fig. Personne qui réalise des profits illégitimes ou illicites dans les affaires où elle s'entremet. ⇒ Entremetteur. || « Ces maquignons de mariages » (Regnard, la Sérénade, I). Au fig. (1690, Furetière). || Une maquignonne d'affaire (→ Courtier, cit. 2, Voltaire).❖DÉR. Maquignonnage, maquignonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.